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Photo du rédacteurLouise Parent

Rencontre avec Sophie Hersan, co-fondatrice de Vestiaire Collective.

Dernière mise à jour : 23 janv. 2020




Vestiaire Collective s'est imposé comme l'un des leader européen de la seconde main. Leur idée : Démocratiser le luxe en lui donnant une seconde vie.


Aujourd'hui, la Team WAM a rencontré Sophie Hersan, co-fondatrice et Directrice mode chez Vestiaire Collective. Du lancement en 2009 à aujourd'hui, elle nous raconte les enjeux de l'entreprise et de la consommation durable.



L’origine


Comment et quand a été fondé Vestiaire Collective ?

Notre idée est venue du fait qu’on ne portait que 40% de notre vestiaire, nous avons compris rapidement qu’on voulait fédérer des passionnés de mode autour d’une idée de consommation différente, plus responsable et moins intensive.


Et puis en 2008, on a été touché par la crise financière. C’est pourquoi on s’est dit qu’il fallait acheter malin : Vendre pour financer le prochain achat. Nous avons donc créé Vestiaire Collective en 2009.


Nous étions 6 passionnés, entrepreneurs avec des compétences complémentaires à la fois tech, mode, business.


Acheter moins, mieux et plus intelligemment.


Quelles sont les difficultés rencontrées depuis la création de l’entreprise à aujourd’hui ?

Nous sommes venus disrupter cet écosystème et dans l’industrie de première main, ils nous ont vu comme un marché parallèle alors que nous étions un marché secondaire. Il y a eu plus de freins côté marque en opposition à la communauté qui était réceptive. Nous avons donc voulu très vite mettre en place la vérification de l’authenticité des produits et pour nous accompagner dans ce travail nous avons signé en 2012 la charte anti-contrefaçon.


Mais le plus difficile fut notre internationalisation. Nous sommes aujourd’hui leader européen et nous aspirons à devenir leader mondial. Il a fallu comprendre chaque marché, éduquer chaque pays: ouverture en Italie où le marché n’était pas mature, ouverture aux Etats-Unis où c’était déjà très compétitif à l’époque, marché Asie (HK, Singapour, Australie) où on démarrait de rien (hors Japon où la deuxième main est dans la culture depuis longtemps) et à la fois c’était indispensable d’ouvrir à l’international pour développer le supply.


Aujourd’hui, notre défi est de répondre à l’impact environnemental tout en étant international - Pousser les gens à acheter local, le marché est mature depuis 3 ans et il faut rester innovant, répondre justement à la demande des consommateurs qui sont plus jeunes et avoir des propositions de service et communautaire. Nous devons trouver un moyen de continuer de fédérer et connecter notre communauté.


Y’a-t-il eu un moment particulier qui vous a permis de vous imposer dans le domaine de la seconde main ?

Au départ, Vestiaire a démocratisé le luxe avec sa proposition. On pouvait accéder au luxe de seconde main. Au fil des années cette mode est devenue globale. Aujourd’hui, la seconde main fait partie de notre consommation.


Dans nos styles de vie tout se loue, se vend, se partage et s’échange.


Pensiez-vous que cela allait avoir un tel succès ?

Nous étions convaincus que l’idée était bonne. Nous avons été passionnés et sans doute un peu insouciant. Cela nous a aidé à faire des tests. Nous avons vraiment appris au fil des 10 années. Ce qui nous a permis de garder cette agilité pour rester créatif et innovant.


Avec combien de personnes avez-vous commencé l’aventure et combien êtes-vous aujourd’hui ?

Nous avons démarré à 6 en France, aujourd’hui nous sommes 480 à travers le monde. Nous sommes deux co-fondatrices, je suis à Paris, et Fanny est à Hong Kong. Nous avons un nouveau CEO, Maximilian Bittner, qui est arrivé avec son expérience Tech.

Fanny & moi maintenons l’ADN mode, la partie branding, mais nous avançons également sur la partie éco-responsable, ecosystème.


Quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent lancer leur entreprise ?

Aujourd’hui, il faut avoir un positionnement unique, une vraie différenciation et justement garder en tête l’aspect environnemental auquel il faut répondre. Il faut avoir un modèle scalable et il faut prouver la croissance de son business.



La philosophie


Quelle est la cible visée ?

Tout le monde en génération, mais de plus en plus les jeunes générations, Millennials et Gen Z qui représentent 54 % du marché mondial.

Qui expertise le produit pour pouvoir ensuite le certifier ?

Une équipe de spécialistes internes dans le processus de vérifications. Ces spécialistes sont formés quotidiennement.

Avez-vous reçu beaucoup de contrefaçons ? Que faites-vous dans ce cas ?

Dans tous les cas le produit suspicieux est bloqué et il ne sera pas envoyé à l’acheteur. Le produit ne nous appartenant pas, il pourra être restitué au vendeur à sa demande et à ses frais. En cas de non-retour ou non-manifestation de la part du vendeur, le produit pourra être détruit de manière responsable.

Quels sont les bénéfices qu’un client fait en achetant chez Vestiaire Collective ?

Cela lui permet de consommer de manière responsable, trouver une pièce originale et rare, c’est aussi une façon de s’inscrire dans la mode circulaire.



L’impact actuel


Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour la seconde main ?

La seconde main est au cœur des préoccupations (éthique, nécessité, revente) car les modes de vie ont changé et en partie par l’intérêt grandissant de la jeune génération.


Cette manière de consommer était-elle plus présente chez les jeunes ?

Les Millénnials 54% et les Gen Z 48% représentent la majorité des consommateurs de seconde main. Ils considèrent la consommation durable comme facteur primordial.


Quelle est la marque que vous avez le plus vendue en 2019 ?

Gucci a été la marque qui a connu la plus forte croissance en 2019 avec une augmentation de 30%.


Quels sont vos objectifs 2020 ?

· Aider/donner les outils à notre communauté pour qu'elle se connecte davantage

· Environnement

· Internationalisation



By Louise Parent

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